Parole d’expert : L’interview de Jean-Christophe Hanauer, dirigeant du cabinet CAGB à Mulhouse et membre du comité de PLANETE CSCA Grand-Est

Interview réalisée à distance par Pascal Favier, Vice-Président de PLANETE CSCA Grand-Est en novembre 2021.

[Pascal Favier] Jean-Christophe, pour commencer notre interview, pouvez-vous vous présenter et nous dire quelques mots sur votre parcours ?

[Jean-Christophe Hanauer] J’ai 39 ans et je dirige depuis 2015 le cabinet de courtage CAG BOIDEVEZI à Mulhouse, ville dont je suis originaire. Concernant mon parcours, je dirais qu’il est plutôt classique. Après une école de commerce où je me suis spécialisé dans les métiers financiers et de gestion des risques, j’ai débuté ma carrière à Paris, puis en Allemagne, au sein de cabinets de conseil anglo-saxons pour lesquels je suis intervenu chez des assureurs sur des sujets de règlementation et d’organisation. Ayant depuis toujours voulu entreprendre, je me suis intéressé à la distribution au service des entreprises et j’ai suivi diverses formations dans ce domaine (dont le DU « risques et assurances » de l’université de Strasbourg) afin de pouvoir reprendre un cabinet de courtage. Plus récemment, j’ai parfait ma formation en suivant l’Exécutive MBA Centre des Hautes Études d’Assurances de l’université Paris Dauphine.

[Pascal Favier] Qu’est-ce qui a motivé ce choix d’être intermédiaire d’assurances ?

[Jean-Christophe Hanauer] En premier lieu je dirais qu’après 10 années passées à Paris, il me tenait à cœur de revenir en Alsace et de contribuer à être un des acteurs du tissu économique régional. Ensuite, l’aspect conseil et diversité des clients et des secteurs m’a beaucoup séduit. Pas deux journées ne se ressemblent ni deux clients ! Par ailleurs, étant issu d’une famille d’entrepreneurs, j’ai toujours eu le souhait d’entreprendre à mon tour et j’ai eu comme modèle un ami de ma famille qui était leur conseil en assurances. J’ai toujours admiré la façon dont cette personne réalisait son métier ce qui m’a donné envie de l’embrasser.

[Pascal Favier] Comment avez-vous été accompagné dans cette transmission ? Vos conseils et les compagnies ? Avez-vous trouvé toute l’aide que vous attendiez ?

[Jean-Christophe Hanauer] Lors de mes recherches d’un cabinet à acquérir j’ai rencontré Olivier Boidevezi dont les enfants avaient alors construit leur carrière au sein de grands groupes. Ils ne souhaitaient donc pas prendre sa suite au sein du cabinet. Son projet de retrait progressif a été l’opportunité pour moi d’entreprendre. J’ai également eu la chance de rencontrer Ioan Stoica qui était présent dans les équipes et qui a voulu s’inscrire dans le projet sur un plan capitalistique. Ainsi, Olivier Boidevezi nous a accompagnés pendant 18 mois. Par ailleurs, Generali, qui est notre principal partenaire, a joué également pleinement son rôle dans le succès de cette transition.

[Pascal Favier] Comment les collaborateurs du cabinet vous ont-ils accueilli ?

[Jean-Christophe Hanauer] Je dois dire que j’ai globalement été agréablement surpris de la bienveillance avec laquelle j’ai été accueilli dans le cabinet. Car, après 35 années sous l’égide de mon prédécesseur, il n’était pas forcément facile pour les collaborateurs de voir un nouveau dirigeant imposer sa marque.

[Pascal Favier] Quelle a été la réaction des clients ? Ont-ils bien accepté le changement de génération ?

[Jean-Christophe Hanauer] La transition s’est faite progressivement, donc les clients n’ont pas été surpris par le changement de direction.

[Pascal Favier] Pour finir, Jean-Christophe, quels conseils donneriez-vous à des jeunes ou moins jeunes, dans un cas de transmission similaire à la vôtre ?

[Jean-Christophe Hanauer] Je dirais qu’il est très important de s’entourer des bonnes personnes et conseils. Ces derniers doivent pouvoir vous challenger librement sur vos choix de dirigeant.

D’autre part, il est primordial à mes yeux d’être totalement aligné au fond de soi entre ses aspirations et réalisations. En effet, cette aventure est passionnante mais nécessite un investissement de tous les instants dont il faut être bien conscient.