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22 décembre 2016

Les robo-advisors pour démocratiser le conseil financier

Nés aux Etats-Unis, les robo-advisors, ces plateformes automatisées de conseil pour les épargnants, s’installent dans le paysage assurantiel français et entendent bousculer le marché en conquérant les particuliers. Les Français sont-ils prêts à confier les performances de leur épargne à des machines ?

zakarialaguelYomoni, Fundshop, Advize, WeSave, autant de robo-advisors qui visent à réinventer en profondeur le modèle de l’épargne des particuliers. Le vocable « robo-advisor » recouvre une large palette de services. Il ne s’agit pas de transposer le fonctionnement du conseil en gestion du patrimoine vers le digital mais de proposer une véritable alternative avec, à la clé, des coûts réduits pour les clients.

On connaissait déjà Linxea et Altaprofits, pionniers de l’assurance vie par voie digitale. Récemment, de nouveaux acteurs sont venus grossir les rangs avec pour volonté d’industrialiser les process de conseils et de suivi, et de démocratiser l’épargne en ligne en ouvrant l’accès vers des supports diversifiés aux investisseurs. Une proposition tentante lorsque les taux de rendement des fonds en euros décroissent année après année. A ce jour, le marché de l’assurance vie en ligne représente moins de 3 % de la collecte.

La gente masculine plus réceptive aux robo-advisors
« Avec 45 ans d’âge en moyenne, notre clientèle est plutôt masculine et plutôt urbaine, indique Zakaria Laguel, co-fondateur et Directeur général de WeSave. Elle n’est pas satisfaite des services de sa banque privée en matière de gestion du patrimoine. C’est pourquoi elle se tourne vers WeSave ».  Lancée en février 2016, cette plateforme de gestion d’épargne digitale a pour objectif de servir 20 000 clients d’ici 2020 pour un montant d’1 Md€ sous gestion. Elle ne prend pas de frais d’entrée ou d’arbitrage et limite sa rémunération à 0,7 % sur le rendement des produits d’épargne. Au-delà des services numériques, elle propose des échanges téléphoniques, par mail ou sur rendez-vous avec des experts patrimoniaux.

WeSave travaille avec Suravenir, Filiale du Crédit mutuel Arkéa dédiée à l’assurance vie et à la prévoyance, et compte le gestionnaire d’actifs Amundi parmi ses actionnaires, soit deux acteurs à l’expertise reconnue. La plateforme s’apprête à lancer un nouveau service, WeLearn. Accessible pour l’ensemble des internautes, il permettra d'agréger l’ensemble de son patrimoine financier, de procéder à une analyse automatisée de la performance, des frais et du risque pris par l'épargnant et de bénéficier de recommandations personnalisées.

Les assureurs à la traîne
« La France est à la traîne en termes de digitalisation de la finance. Les assureurs traditionnels agissent pour rattraper le retard mais ils risquent de passer à côté des opportunités de la clientèle patrimoniale qui se digitalise à la recherche d’une grande transparence sur l’offre produit et d’une offre meilleure marché que celle proposée par les réseaux physiques », considère Zakaria Laguet.

Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne, estime dans la lettre éditée en septembre par l’association que « la force des robo-advisors est de pouvoir réaliser des arbitrages en fonction de critères définis par les souscripteurs. Les achats et les ventes sont plus nombreux que dans un portefeuille géré classiquement. Les résultats dépendent des modèles élaborés ou achetés par les FinTech. Il est important qu’ils soient en permanence réajustés ».

Se passer de la relation humaine
Les spécialistes de la gestion patrimoniale sont majoritairement persuadés que leurs services ne peuvent se passer d’une relation « d’homme à homme ». Une étude* réalisée à l’occasion du Salon Patrimonia qui s’est tenu fin septembre 2016 met en avant cette conviction : 62 % des professionnels du patrimoine pensent qu’il n’est pas possible aujourd’hui de donner une recommandation personnalisée de manière totalement digitale. La principale raison évoquée est le besoin d’échanges physiques pour connaître son client*.

Mais les robo-advisors optimisent offres et services pour être attractifs vis-à-vis de leurs concurrents et décrocher ainsi des parts de marché. Et les digital natives, ces jeunes nés entre 1980 et 1990, peuvent tout-à-fait être en rupture avec les comportements de leurs aînés et se satisfaire de conseils en gestion du patrimoine sans intervention humaine. Dans ce cas, la transition prendra un peu de temps mais elle sera inéluctable.

*Profil des répondants à l’enquête Patrimonia :
– Profession : 85 % de CGPI/CIF – 6 % de courtiers – 1% d’experts-comptables
– Age : 43 % entre 50 et 64 ans – 41 % entre 35 et 49 ans – 9 % entre 25 et 34 ans – 6% 65 ans et plus – 1 % entre 18 et 24 ans