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4 juin 2020

Les organismes d’assurance face aux risques de changements climatiques

L’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) a mené des travaux sur le traitement par les banques et les assureurs des risques liés au changement climatique. Au second semestre 2020, un exercice pilote inédit sera conduit avec ces acteurs. A cette fin, l’ACPR a présenté les hypothèses sur lesquelles elle s’appuiera.

La démarche est motivée par la volonté d’aller vers une économie mettant plus l’accent contre le réchauffement climatique et pour protéger davantage les banques et les entreprises d’assurances des risques liés.  Elle consiste en l’élaboration de tests de résistance (stress-tests) qui permettront de mesurer les expositions et vulnérabilités du secteur financier  en coordination avec les opérateurs de ces deux secteurs. Entre autres, il s’agira de « développer et d’améliorer la capacité des établissements à intégrer le risque climatique dans leur mesure, leur évaluation et leur gestion courante des risques financiers », indique le dossier présentant les hypothèses provisoires de l’exercice.

La participation à l’exercice est volontaire et ouverte à toute institution bancaire ou d’assurance prête à y participer. Un calendrier a été arrêté se décomposant comme suit : jusqu’au 19 juin, il sera possible de consulter les hypothèses provisoires. Ces dernières seront mises à jour fin juin pour intégrer une première série d’estimations de l’impact de la crise du Covid 19.  Banquiers et assureurs pourront évaluer l’impact des hypothèses et scénarios formulés par l’ACPR sur leur bilan au cours du second trimestre en renseignant des tableaux. De janvier à mars 2021, l’ACPR agglomérera les résultats obtenus et demandera aux établissements des compléments d’information, notamment des tests de sensibilité, afin d’affiner les enseignements qui en seront tirés. Les résultats seront rendus publics en avril 2021 sous forme agrégée et anonymisée. Par la suite, des travaux méthodologiques permettront de constituer outils et bases de données.

L’étude porte sur le risque physique (impact direct des changements climatiques sur les personnes et les biens). Elle porte aussi sur le risque de transition, défini par l’ACPR comme « la modification du comportement des agents économiques et financiers en réponse à la mise en place de politiques énergétiques ou de changements technologiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre ». L’autorité de supervision estime à près de 10 % les actifs des organismes d’assurance qui seraient sensibles au risque de transition. Concernant le secteur de l’assurance, les risques couverts seront  les risques sur l’actif et au passif, les activités dommages aux biens et automobile (activité principalement impactée par le changement climatique) et l’activité santé (le changement climatique peut induire l’expansion de maladies transmises par des insectes ou invertébrés).  Pour les groupes implantés à l’international, l’exercice couvre plusieurs zones géographiques, ce qui devrait permettre de prendre en compte 80 % des expositions géographiques.

Geneviève Allaire