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30 janvier 2020

Le marché des assurances dommages en bonne santé, selon Facts & Figures

En dommages, le marché des professionnels et des entreprises stagne alors qu’il affiche une croissance de 2,1 % chez les particuliers, selon la neuvième édition du baromètre des assurances dommages de Facts & Figures*. Celui-ci a été publié le 24 janvier à partir de la compilation des données 2018 des assureurs IARD.

La progression du marché de l’assurance dommages des particuliers tient à l’augmentation du parc automobile comme du nombre de logements dans l’Hexagone, ainsi qu’à une hausse des primes moyennes, selon le cabinet de conseil en stratégie et en management.

Autre enseignement marquant de ce baromètre : la montée en puissance de la banque assurance sur ce marché, ce qui fait dire à Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures, que « les professionnels de l’assurance n’ont apporté aucune réponse satisfaisante face aux attaques de la banque assurance concernant l’assurance dommages. Mettre en avant la technologie n’est pas la bonne réponse à apporter. Ce qui est essentiel, ce sont les contacts et la légitimité pour les établir et les entretenir ». Désormais, les banques détiennent 26 % des contrats MRH et 15 % des contrats automobiles. En termes d’évolution par réseau, le courtage et les partenariats représentaient 25,6 % des parts de marché en 2012 contre 23,7 % en 2018. Les agents généraux comptaient pour 26,9 % en 2012 contre 26,2 % aujourd’hui. La vente en direct ne décolle pas : 1,2 % des contrats IARD étaient ainsi distribués en 2012 contre 1,3 % en 2018. A l’inverse, la bancassurance a gagné 4,2 % du marché (10,7 % des parts en 2012 versus 14, 9 % en 2018). Quant aux mutuelles sans intermédiaire, elles sont passées de 34,6 % des parts de marché en 2012 à 33,2 % en 2018 mais elles ont fait le choix de la compétitivité tarifaire afin de continuer à développer leur portefeuille. « Si les bancassureurs superforment le marché, cela tient, entre autres, à leur mixte de contrats avec beaucoup de petits risques bien margés », a observé Cyrille Chartier-Kastler.

Réagir face au rouleau compresseur de la banque assurance

Pour les contrats dommages distribués par le courtage et les partenariats, le ratio combiné net était de 98,2 % en 2012. Six ans plus tard, il était de 95,5 %. Et le président de Facts & Figures d’ajouter : «  en ce début 2020, les deux questions clés sont celle de la stratégie à adopter face au rouleau compresseur de la banque assurance d’une part et celle de l’évolution des résultats techniques en dommages de professionnels et d’entreprises d’autre part ». Selon l’analyse du cabinet, le ratio combiné net de réassurance (98,6 % en 2018)  s’est amélioré en dommages des particuliers et il est encore plus élevé (96,9 % en 2018) en dommages de professionnels et d’entreprises. Plus largement sur les parts de marché détenus en dommages, quatre groupes (Axa France, Covéa, Allianz et Crédit Mutuel) prédominent. Autant Covéa tient le haut du pavé sur le segment des particuliers avec 16,4 % des parts de marché, autant Axa est le leader de l’assurance des pros et entreprises (également 16,4 % des parts de marché). En se focalisant sur les parts de marché en fonction des résultats techniques, Axa mène la danse avec 35,4 %, Covéa parvenant à 17,3 %.

Attaque des bancassureurs à venir en dommages de l’entreprise et des professionnels

S’ils sont encore petits sur le marché dommages de l’entreprise et des professionnels avec 4,2 % des parts, la part des bancassureurs a cependant crû d’1,2 % en six ans. « Le marché des dommages de professionnels et d’entreprises est probablement à la veille d’une décennie de profondes mutations. Les bancassureurs vont maintenant attaquer. Les résultats techniques vont très probablement se dégrader », alerte Cyrille Chartier-Kastler. Les courtiers et les agents généraux ont vu leurs parts de marché augmenter sur cette clientèle. « Tous les modes de distribution tirent profit de la très bonne situation technique de l’activité. Reste à surveiller l’évolution, notamment pour les réseaux d’agents généraux qui s’y sont développé avec des niveaux élevés de commissionnement », pointe Cyrille Chartier-Kastler.

Enfin, en dommage des particuliers, l’automobile prédomine car elle représente 21,68 Mrds € de chiffre d’affaires (54 % de l’activité) et 1,21 Mrd € en résultat technique (57 % des résultats techniques). La MRH représente 30 % des parts de marché (11,94 Mrds €) pour un résultat technique de 307 M€.

Geneviève Allaire

*Etude réalisée sur l’ensemble des assurances de dommages aux biens et de responsabilité civile à partir de travaux de recherche et de développement conduits de la propre initiative de Facts & Figures et sur la recherche et l’analyse d’informations réalisées de manière permanente par le cabinet.