La vision du courtage d’Erwan Lomenech, Fondateur et Partner d’EÜRUS Consulting

Quelle a été votre première rencontre avec le courtage d’assurances ?

J’ai effectué l’ensemble de mon parcours professionnel dans le secteur banque/ assurances. Dès 2010, j’avais en charge le développement d’une plateforme digitale destinée à animer un réseau de courtiers ; ceux-ci étaient mes interlocuteurs, en tant qu’utilisateurs de la solution.

Néanmoins, si je les connaissais d’un point de vue processus et technologie, je les ai découverts sous leurs aspects humains et culturels en animant ces dernières années des ateliers de réflexion prospective. Nous avons traité de sujets comme l’intelligence artificielle, la transformation des activités, la rémunération avec des courtiers de tous types : cabinets de proximité, groupes familiaux, grands groupes. Je vois se dégager un point commun : la vision entrepreneuriale est fortement présente, dans toutes ces structures.

L’ADN du courtier se trouve dans sa capacité à prendre des risques, son envie d’agir et d’adapter son business model pour s’adapter aux besoins de ses clients et au contexte du marché.

Que diriez-vous à un.e étudiant.e ou à un.e jeune professionnel.le pour le convaincre de considérer les métiers du courtage dans son parcours ?

Je trouve que le terme de courtier est réducteur par rapport à la richesse du courtage d’assurances : nous sommes face à un monde très varié, qui n’a rien de monolithique. Comme EÜRUS Consulting s’est spécialisé en assurances et en courtage, nous avons recours à cet argument pour recruter les consultants qui nous rejoignent. La diversité des typologies de cabinets de courtage permet de proposer à nos jeunes recrues des projets, des métiers, des parcours et des business models incroyablement différents.

Pour des sujets de transformation, le côté entrepreneurial des dirigeants de cabinets de courtage en fait des interlocuteurs de choix pour agir. Ces projets sont donc menés avec une réelle volonté de changement, un gage de mise en œuvre rapide et de réussite pour nos missions de conseil.

Pour de jeunes professionnels, sachez que le courtage est un monde qui doit et veut évoluer. Vous trouverez de la place pour faire les choses différemment. Certains jobs n’existent probablement pas encore, d’autres vont évoluer. Créer sa propre structure est également possible. Chaque nouveauté de la vie de tous les jours nécessite de nouvelles solutions d’assurances, et crée des marchés pour ce secteur. Le courtage innove autant pour couvrir les usages émergents ou pour affronter certains risques différemment. Par exemple, en dédiant des produits aux nouvelles mobilités urbaines, ou encore en évoluant vers de l’assurance paramétrique pour les récoltes. C’est parce qu’il centralise et délivre de l’innovation que le courtage a besoin de talents : développeurs, data scientists, marketers, commerciaux, … Chacun a un rôle important pour dessiner le futur du courtage.

Que peut apporter le courtage au monde économique de demain ?

Parmi les valeurs les plus recherchées aujourd’hui par les citoyens, je citerai la transparence. Les consommateurs souhaitent connaître la contribution sociétale positive ou négative des produits qu’ils achètent. Or le métier de courtier n’est pas très reconnu. Il souffre d’une défiance injustifiée, décorrélée de son engagement aux côtés de son client pour trouver des solutions concrètes. La valeur ajoutée du courtier doit être mise en valeur.

On imagine l’intermédiaire comme un professionnel qui vend des produits d’assurances, mais le métier est plus large que cela. Le courtier reste aux côtés de son client pendant toute la vie du contrat et surtout au moment de la survenance d’un sinistre. Il est capable de l’accompagner à tout moment en raison de son expertise. Les courtiers développent aussi de nombreux services autour de la gestion du risque ou du conseil en Ressources Humaines.

Si l’on prend l’exemple du risque Cyber, le courtier bénéficie d’une place inégalée pour l’aborder de façon globale, au carrefour des aspects humains et technologiques, et en travaillant sur la prévention et le diagnostic auprès de ses clients TPE/PME. Le courtier parvient à créer de la proximité avec ses clients parce qu’il les connaît bien et qu’il les accompagne sur le long terme.

Cette intimité client me parait très importante pour les années à venir, dans un contexte où l’agilité sera primordiale pour saisir les opportunités offertes par la reprise économique. J’en suis d’autant plus convaincu que c’est une valeur que nous partageons avec le courtage.