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7 mai 2020

La consommation médicale en nette diminution avec le confinement

Gerep, courtier spécialiste de l’assurance collective de personnes, a rendu public une étude évaluant à court terme l’impact de Covid 19 et du confinement sur la consommation médicale et ses effets sur les coûts de la complémentaire santé.

Depuis le début du confinement, les médias ont relayé les inquiétudes des professionnels de santé qui ont constaté une baisse drastique de la fréquentation de leur cabinet ou de leur service par les patients, y compris ceux atteints de pathologies chroniques, une désaffection motivée par la crainte d’être contaminé par le coronavirus. En s’appuyant sur une analyse du portefeuille d’assurés en complémentaire santé dont il a la gestion, Gerep vient confirmer cet état de fait. La société de courtage estime à – 31 % le recul des prestations santé entre le 20 janvier et le 19 avril 2020 et la même période de l’année précédente.

Et cette baisse s’est considérablement accentuée au fil de l’avancée dans le confinement. Dès la semaine du 16 mars, première semaine de confinement, la baisse des remboursements a été de – 65 % par rapport à la même période de 2019. Cette baisse s’est accélérée au fil des semaines pour passer de – 77 % durant la semaine du 23 mars à – 84 % la semaine du 13 avril. En moyenne, le courtier estime à – 80 % la diminution des remboursements durant le confinement. Ainsi, alors que le montant moyen remboursé par Gerep à chaque assuré était de 8,55 € la semaine du 20 janvier 2020, il est descendu à 2,44 € la semaine du 16 mars (contre 7,04 € pour la même semaine de 2019) et jusqu’à 0,40 € la semaine du 13 avril (contre 2,46 € pour la même semaine de 2019).

Gerep s’est également livré à une analyse en fonction des postes de soins. En optique, l’étude constate un premier effet baissier début 2020 de – 32 % en moyenne qu’elle impute au 100 % Santé, cette réforme étant pleinement entrée en vigueur le 1er janvier. Mais pendant le confinement, il est observé « une chute vertigineuse de – 90 %  de la consommation » de biens optiques, révèle Gerep. Si l’on compare les montants moyens remboursés par bénéficiaire en optique, ils étaient de 0,51 € à 0,72 € pour les semaines du 20 janvier 2019 au 13 avril 2019. En 2020, ces montants étaient en moyenne par assuré de 0,38 € la semaine du 20 janvier 2020 et de 0,42  € la semaine du 9 mars. Avec l’entrée en vigueur du confinement, la décélération est sans équivoque : le montant moyen remboursé par assuré était de 0,06 € la semaine du 16 mars et de 0,02 € la semaine du 6 avril. Même constat sur le dentaire : Gerep a constaté un « net décrochage de la consommation de soins dentaire avec une baisse de près de 90 % dès la première semaine de l’annonce du confinement, de 98 % la semaine du 6 avril, et une consommation nulle la semaine du 13 avril ».

Sur les autres postes, l’étude estime que les remboursements de consultations aux généralistes ont diminué en moyenne de – 19, 5 % et de – 68 % lors de la treizième semaine de 2020 et ceux des consultations de spécialistes ont chuté de – 20,5 % en moyenne, la plus forte diminution étant relevée la 13ème semaine (- 79 %). En revanche, l’étude constate une légère augmentation (+ 1,5 %) de la consommation de médicaments jusqu’au début avril puis une chute brutale de – 33 % les semaines  du 6 avril et du 14 avril.

Concernant le poste hospitalisation, plus complexe à analyser à cause d’une facturation différée, la consommation a été réduite de – 8,4 % par rapport à 2019 mais il y a de fortes variations en fonction des semaines. Et Damien Vieillard-Baron, Président de Gerep, de souligner que « […] S’il est trop tôt pour mesurer l’impact de la crise, nous savons déjà qu’il excédera amplement la question sanitaire : impacts financiers, économiques, assurantiels notamment. Les coûts de la pandémie ne se limiteront pas qu’aux pertes humaines, mais comprendront aussi les effets physiques sur les personnes infectées, ainsi que le traumatisme mental. Certains spécialistes parlent de symptômes de stress traumatique, de confusion et de colère. Tous ces facteurs sont exacerbés par la peur de l’infection, l’accès limité aux biens de première nécessité, la circulation de fausses informations ou les difficultés économiques. […] ».

Une baisse de la consommation qui ne devrait être que passagère, les patients reportant vraisemblablement leurs soins lorsque les risques liés au coronavirus seront en perte de vitesse.

Geneviève Allaire

*Etude réalisée par Gerep sur un panel d’environ 60 000 bénéficiaires en gestion de son portefeuille clients sur la complémentaire santé de la semaine du 20 janvier à la semaine du 19 avril 2020.