Entretien avec Laurent Perret, Directeur des opérations, EDICourtage

« Adopter la signature électronique constitue un véritable projet de transformation à conduire. »

Codes Courtage : Engagée dans la transformation des pratiques des courtiers à l’heure de la digitalisation, la société EDICourtage a notamment conduit, depuis septembre 2018, le déploiement de la signature électronique avec Docaposte comme partenaire technologique et, Certinomis dans la fonction de tiers de confiance.

Comment cette solution de signature électronique, EDIsignature a-t-elle été accueillie par la profession et où en est son déploiement sur le terrain ?

Laurent Perret : Il y a presque un an, jour pour jour, lors des Journées du Courtage 2018, nous avions dévoilé notre offre de signature électronique au service des courtiers et des assureurs, appelée EDIsignature. Un an plus tard, nous disposons du recul nécessaire pour faire un bilan et juger de l’accueil de notre solution par la profession.. Aujourd’hui, notre solution EDIsignature a été adoptée par quarante-trois courtiers, dont quatre grands courtiers..  Nous pouvons donc affirmer que notre solution de signature électronique est en plein déploiement et que la profession l’accueille comme une solution de place.

Un fort intérêt des distributeurs

Codes Courtage : Que pouvez-vous observer douze mois après ? Les principaux utilisateurs sont-ils satisfaits ?

Laurent Perret : Nous sommes très satisfaits de l’intérêt que les courtiers et les assureurs portent à notre solution. Qui, à en croire leur déclaration, changent leurs pratiques au quotidien et améliore leurs conditions de vie professionnelle. Après une première année opérationnelle, nous entendons doubler le nombre de nos abonnés la deuxième année. Nous devons redoubler nos efforts et notre écoute. Adopter la signature électronique nécessite des efforts de déploiement et du temps pour chaque cabinet de courtage et chaque compagnie d’assurance. Ce n’est pas qu’une simple intégration d’un outil, fût-il facile à utiliser : il s’agit  de transformer de fond en comble le métier et l’interaction avec les clients finaux. En fait, la signature électronique révolutionne le métier. EDICourtage accompagne les courtiers et les assureurs dans son adoption.

Une formation nécessaire

Codes Courtage : Les courtiers ont besoin d’une formation pour faciliter la prise en main de l’outil, selon vous. Que proposez-vous concrètement en la matière ?

Laurent Perret : Nous créons un support didactique et organisons des formations pour les courtiers et assureurs ayant souscrit à notre solution. Une personne se charge de réaliser la formation à distance. Il s’agit d’un accompagnement global pour la mise en œuvre de la solution au sein de la société adhérente. Elle dure entre 2h et une demi-journée.

Codes Courtage : Un an après, quels sont les points à améliorer dans l’aide pour la prise en main de la solution EDIsignature ?

Laurent Perret : Les courtiers ont intérêt à informer leurs clients sur l’utilité et les atouts de la signature électronique. EDICourtage aide les courtiers et les assureurs à comprendre ces enjeux lors de la prestation d’accompagnement global.

Codes Courtage : L’adoption de la plateforme de signature électronique par les compagnies d’assurance est très importante pour la cinématique des échanges. Combien en avez-vous à ce jour ?

Laurent Perret : Au total, neuf compagnies ont acquis notre solution et l’utilisent. Leur maturité sera acquise au fil de l’eau et des usages. Si les courtiers exploitent la signature souvent dans une démarche holistique au regard de leurs activités, les grosses compagnies l’adoptent pas à pas, par service ou par marché. Quoi qu’il en soit, le taux d’usage a doublé.

Aujourd’hui, il est admis que 50 % des dossiers sont signés dans la journée de leur envoi. Ce taux de signature atteint 80% au bout d’une semaine. En clair, l’augmentation de la contractualisation des propositions apparaît comme une nette avancée pour les courtiers et assureurs utilisateurs. Ce qui est un atout dans un marché concurrentiel où le net tente d’imposer son rythme fondé sur l’immédiateté. En exploitant la signature électronique, le courtier augmente son taux de conversion des prospects.   A l’heure de la responsabilité sociétale et environnementale (RSE), adopter la signature électronique permet de maîtriser son empreinte carbone. Plus généralement, dans le circuit tripartite (compagnie, courtier, client), la signature facilite le processus des échanges de part et d’autre et, introduit simplicité sur fond de productivité poussée.

Codes Courtage  : A quand la généralisation de la signature dans le courtage ?

Laurent Perret : Pour dire vrai, il faudra compter deux à trois ans pour cela. Nous estimons que la maturité de ce secteur face à cette technologie n’est pas encore atteinte, beaucoup ont encore peur de franchir le cap. Il s’agit d’une véritable transformation. Et de ce point de vue cela ne s’improvise pas. Cela tombe bien, nous avons constitué une équipe qui permet de conduire l’intégration de cette solution  dans les meilleures conditions. En fait, aujourd’hui, l’adoption de la signature électronique ressemble à celle de la GED il y a dix ans. Elle a mis du temps, puis a fini par s’imposer dans la profession.

Trois questions à Richard Restuccia, Co-gérant et Responsable de l’assurance IARD, au sein du cabinet de courtage Novelliance

Codes Courtage : Vous êtes l’un des premiers cabinets de courtage à avoir adopté la solution EDIsignature pour l’intégration de la signature électronique. Vous faites presque œuvre de pionnier. Qu’est-ce que cela change dans vos pratiques ? Où en êtes-vous à ce jour dans l’exploitation de cette solution ?

Richard Restuccia : Nous y avons cru dès le départ. Et nous avons bien faitcar il est inimaginable pour Novelliance de revenir en arrière aujourd’hui : presque 99 % de nos transactions professionnelles avec le client utilisent cette solutions qui transforme nos pratiques business au quotidien. Elles deviennent rapides, sécurisés, très compliant et moins onéreuses.

Codes Courtage : Qu’entendez-vous par « transformer vos pratiques business » ?

Richard Restuccia : Il est à noter que depuis l’adoption de la signature électronique, via la solution EDIsignature, nous sommes très rapides dans la contractualisation de nos affaires. Toutes nos affaires nouvelles et nos avenants sont envoyés à nos clients par courriel. Ils les valident et signent en ligne l’ensemble des documents, de la proposition, y compris les conditions générales, qui sont ainsi désormais signés par le client. Un grand changement et une évolution car ce n’était pas forcément le cas auparavant. Ainsi, d’un point de vue conformité, nous pouvons prouver que nous sommes alignés sur les exigences de la norme. La Responsabilité Civile professionnelle du courtier est ainsi mieux protégée. Aujourd’hui, hormis certains clients particuliers qui n’ont pas recours à Internet pour contractualiser, notamment du fait d’un âge avancé, tous nos assurés ont adopté la signature électronique.

Codes Courtage : Quelles sont les conséquences économiques et professionnelles produites par le recours à la signature électronique ?

Richard Restuccia : Il est clair et indubitable que la signature électronique a introduit la simplification des pratiques, au-delà de son apport réglementaire. De ce point de vue, plus question de courrier classique, de papier et encore moins de timbre ou de course à La Poste. Ces atouts de plusieurs dimensions expliquent que la signature électronique est utilisée au sein de Novelliance pour l’ensemble des projets. C’est une bonne décision pour Novelliance d’avoir adopté parmi les premiers la solution EDIsignature, appelée à devenir un standard dans le marché du courtage.

Propos recueillis par Emmanuel Mayega