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17 décembre 2019

Des défaillances d’entreprises moins nombreuses mais au coût supérieur

Selon le spécialiste de l’assurance crédit Coface, il y a eu moins de défaillances d’entreprises lors des dix premiers mois de l’année en France. En revanche, leur coût a progressé, à la fois financièrement et en termes du nombre d’emplois affectés.

De janvier à fin octobre, Coface a observé une diminution des défaillances d’entreprises de – 3,3 % dans l’Hexagone. Si janvier avait vu leur nombre fortement progresser (+ 9 % par rapport au même mois de 2018), une chute des défaillances de – 10 % a été enregistrée entre août et octobre par rapport à la même période de 2018. Coface explique cette évolution favorable par « la résilience de l’activité en France, reflétée par une croissance du PIB stable de + 0,3 % au cours des trois premiers trimestres ». Toutefois, les défaillances ont été plus élevées que lors du pic de croissance observé fin 2017.

Autre phénomène relevé par Coface : le coût moyen d’une défaillance d’entreprise a fortement progressé (+ 18 %) sur les dix premiers mois de 2019 dans l’Hexagone et s’élevait à 73 000 €. L’encours total des dettes fournisseurs non remboursées était de 3,1 Mrds €, soit une hausse de + 14 % par rapport aux dix premiers mois de 2018. Plus de 140 000 emplois ont été affectés par une défaillance depuis début 2019 (+ 2,2 %). Le spécialiste de l’assurance crédit considère que cette évolution tient à une augmentation des défaillances d’entreprises de plus grande taille : si elles ont baissé pour les entreprises ayant un chiffre d’affaires annuel jusqu’à 5 M €, elles ont grimpé de + 18 % pour les structures ayant un chiffre d’affaires compris entre 5 M€ et 10 M€  et de + 6 % pour celles dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10 M€. De plus, le spécialiste de l’assurance crédit dénombre six entreprises de l’Hexagone dont le chiffre d’affaires est supérieur à 200 M€ qui ont fait face à une défaillance depuis début 2019.

Si l’on s’attarde sur les secteurs d’activité, la construction – où les défaillances sont les plus fréquentes au regard de l’activité – a enregistré une baisse de ces incidents mais elle en représente cependant 28 % d’entre elles, soit le secteur le plus touché. Avec respectivement 20 % et 10 %, les deux autres secteurs les plus concernés sont les services aux particuliers et les services aux entreprises.

Côté prospectif, Coface prévoit que « malgré un  environnement international toujours défavorable (net ralentissement aux États-Unis, persistance des tensions commerciales et de la faible croissance en zone euro), l’activité devrait faire preuve de résilience en France l’an prochain grâce à l’accélération de la consommation des ménages, dont le pouvoir d’achat sera une nouvelle fois tiré par les créations d’emplois, les hausses de salaires réels conséquentes et les mesures fiscales ». D’où des défaillances qui devraient être de 1,2 % en 2020, selon Coface, avec notamment un « atterrissage dans la construction ».

 

Geneviève Allaire