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16 avril 2019

Changements climatiques : un état des lieux des actions des assureurs

Chargée de veiller au respect des obligations d’information des assureurs dans leur prise en compte des paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance, l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution) a publié, le 10 avril, une étude* sur « les assureurs français face au risque climatique ». En voici quelques éléments clés.

La loi sur la transition énergétique du 17 août 2015 a contraint les investisseurs institutionnels et, au premier rang les assureurs, à rendre public depuis 2017 des informations sur leur politique d’investissement (prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, actions en faveur de la transition énergétique et écologique, etc.) et sur la gestion des risques liés au changement climatique. A ce titre, 93 % citent les risques physiques, 79 % nomment les risques de transition et 51 % mettent en avant les risques de responsabilité en tant que composantes du risque de changement climatique.

A l’issue de ses observations, l’ACPR parvient à la conclusion suivante : « la mobilisation des acteurs du marché est hétérogène : un petit groupe d’acteurs se positionne comme des leaders en matière de gestion du risque climatique mais un grand nombre d’assureurs reste dans l’attente de standards de la profession ». Selon l’autorité de supervision, le risque de transition énergétique touche 10 % du portefeuille des assureurs de l’Hexagone, une exposition qui a légèrement diminué entre 2016 et 2017. Le risque physique correspond à l’exposition des investissements vis-à-vis de « pays présentant un risque physique qualifiable de moyen ou de fort » (par exemple, les Pays-Bas et les risques inondations). Celui-ci est très limité dans le portefeuille des assureurs français (- de 1 % ou 6 % selon les analyses). Quant au risque de responsabilité, il se concrétise par des demandes de compensations suite à des dommages résultant de changements climatiques (par exemple, des investissements effectués dans des activités polluantes ou des industries émettant un niveau élevé de gaz à effets de serre). L’enquête réalisée par l’ACPR fait apparaître que 60 % des organismes indiquent avoir mis en place une analyse du risque de changement climatique et que 28 % des organismes déclarent n’avoir pas intégré d’analyse spécifique.
 
Pour autant, s’ils sont rompus à la gestion des risques, les assureurs de l’Hexagone doivent faire preuve d’adaptabilité car le risque de changement climatique revêt plusieurs réalités qu’ils se doivent d’appréhender (risque physique, risque de transition et risque de responsabilité). Le gendarme de l’assurance énonce quelques améliorations possibles dans la mobilisation face au risque de changement climatique des assureurs. Il suggère la définition d’une stratégie plus précise, l’adaptation du système de gouvernance à l’égard de la surveillance des risques liés au changement climatique, une plus grande appropriation des outils d’évaluation des risques de changement climatique, le développement d’une analyse prospective,…

Geneviève Allaire

*enquête réalisée en septembre 2018 par l’ACPR auprès de 139 organismes représentant 80 % des placements des assureurs français dont 53 % sont des organismes non vie, 44 % des organismes vie et mixtes et 4 % sont des réassureurs.