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15 avril 2020

Catastrophes naturelles : 146 Mrds USD de dommages économiques en 2019

Les catastrophes naturelles et techniques survenues l’année dernière ont généré un coût de 146 Mrds USD à l’échelon mondial, soit un coût inférieur à celui de 2018 (176 Mrds USD) et à la moyenne des dix dernières années (212 Mrds USD), selon Sigma, publication du Swiss Re Institute.

Sur ce total, l’industrie mondiale de la réassurance en a pris en charge 60 Mrds USD, contre 93 Mrds USD en 2018 et 75 Mrds USD en moyenne lors des dix dernières années, indique Sigma. Et le réassureur de préciser : « Alors qu’en 2019, les événements météorologiques graves, amplifiés par les développements socio-économiques dans les zones touchées et les effets du changement climatique, constituaient toujours le principal facteur de dommages, la baisse de la sinistralité générale s’explique essentiellement par l’absence de gros et coûteux ouragans aux Etats-Unis ».  En 2019, sur les 146 Mrds USD de dommages économiques, 137 Mrds USD relevaient des catastrophes naturelles, les 9 Mrds USD restants trouvant leur origine dans les catastrophes techniques.

En raison de la hausse moyenne des températures, le Swiss Re Institute anticipe des évènements météorologiques plus fréquents et plus intenses au point qu’ils pourraient représenter une menace essentielle sur la résilience mondiale. Comme le souligne Edouard Schmid, président du Swiss Re Institute et directeur de la souscription pour le groupe Swiss Re, « Les dommages dus aux événements météorologiques continueront à croître sous l’effet du développement économique, de la concentration de populations toujours plus nombreuses dans les centres urbains et des changements climatiques. Notre industrie peut jouer un rôle clé dans l’élaboration, en partenariat avec les clients et les gouvernements, de solutions évolutives pour accompagner la transition vers un monde sobre en carbone, et ce en gérant les risques associés aux projets d’énergies renouvelables et en augmentant l’attractivité de ces derniers […] ».

 A cet effet, Swiss Re milite en faveur d’une coopération internationale qui pourrait se concrétiser par un cadre réglementaire mondial qui permettrait d’anticiper les conséquences potentielles du changement climatique. Et Swiss Re de mentionner le développement économique et l’expansion démographique industrielle ayant des conséquences comme la déforestation et la construction dans des plaines alluviales. Selon Sigma, plusieurs décennies devraient être nécessaires avant d’établir les preuves formelles de l’impact de la hausse des températures sur l’environnement mais si l’on attend démesurément pour agir, il pourrait être trop tard. Martin Bertogg, responsable du département Cat Perils chez Swiss Re, relève que « Si les assureurs souhaitent que le modèle de transfert de risque par l’assurance demeure un puissant outil pour promouvoir la résilience, ils doivent s’adapter avant la survenance des événements, et non après ».

Swiss Re prend pour exemple le typhon Hagibis survenu au Japon l’automne dernier auquel Tokyo n’était pas préparé  car, si des digues ont préservé la ville de dégâts importants, les inondations n’ont été que partiellement atténuées. Au final, les modèles de risques doivent faire l’objet de calibrages grâce au recours à l’historique des données de sinistralité pour une plus grande appréciation des tendances socio-économiques et climatiques.

 

Geneviève Allaire